De nos jours, la Confédération suisse lutte - par des moyens législatifs, de surveillance ou de police - contre « l´extrémisme violent » de tout bord, notamment d´extrême droite et d´extrême gauche. Les règles de droit permettant cette protection de l´Etat plongent en général leurs racines dans le XIXe siècle. Elles ont aussi largement été forgées et éprouvées durant les premières décennies du XXe siècle, époque où la Suisse a été confrontée à de nouveaux mouvements politiques, en particulier le communisme, le fascisme et le national-socialisme. Le présent volume s´attache à retracer la lutte menée par la Confédération contre ces idéologies, du début des années 1920 à la fin du Second Conflit mondial.Un accent particulier est mis sur les écueils que durent affronter les autorités fédérales pour contrer des méthodes d´agitation, de propagande ou de subversion inédites, tout en préservant tant bien que mal les garanties de l´Etat de droit. Des problématiques juridiques surgirent à chaque fois qu´une nouvelle mesure destinée à juguler les menées extrémistes fut imaginée puis mise en Åuvre, qu´il s´agisse de l´interdiction des uniformes, de la dissolution de partis politiques en passant par le retrait de nationalité. Confrontés à un contexte international extraordinairement périlleux pour le pays, les membres des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire de la Confédération durent tenir cette ligne de crête : défendre sans trembler l´ordre démocratique sans s´abandonner aux tropismes autoritaires que l´on cherchait par ailleurs à conjurer.